Numéro 1/2 - 2014
search
  • Numéro 1/2 - 2014

Numéro 1/2 - 2014

28,00 €
TTC

N° ISSN : 0752-5656

Revue Archéologique de Picardie - Numéro 1/2 - 2014

Quantité

Format 21 x 29,7 couverture 350 g couleur, pelliculée

(260 pages)

Sommaire :

- Une concentration de vestiges caractéristiques du Beuronien à segments : le gisement de Warluis I (Oise) par Thierry Ducrocq, Anne Bridault, Nicolas Cayol & Sylvie Coutard.

 

- Crécy-sur-Serre “La Croix Saint-Jacques” et “Le Bois de Sort” (Aisne, France) par Gilles Naze.

 

- Un ensemble céramique du IIIe s. mis au jour à Soissons/Augusta Suessionum (Aisne) par Véronique Pissot, Richard Delage & Louis Hugonnier avec la collaboration de Dominique Piéri.

 

- Ambleny “Le Soulier” (Aisne). Un hameau à parcelles laniérées (XIe-XIIIe siècles) par Gilles Desplanque & Stéphanie Normant avec les contributions de Michel Hourlier, Gaëtan Jouanin & Nadège Robin.

 

- Les tuileries médiévale et moderne du prieuré fontevriste du Charme à Grisolles (Aisne) par Thierry Galmiche, François Blary, Vincent Buccio & Gilles Desplanque avec la collaboration de Vincent Legros.

 

- Intégration de la géophysique à un projet archéologique d’envergure. L’exemple du projet canal Seine-Nord-Europe par Guillaume Hulin, Gilles Prilaux & Marc Talon.

 

Résumés :

 

- Une concentration de vestiges caractéristiques du Beuronien à segments : le gisement de Warluis I (Oise)

Résumé

 

La fouille préventive du gisement de Warluis I, dans la vallée du Thérain (Oise), a permis d’isoler une concentration de vestiges du Beuronien à segments datés de la deuxième moitié du huitième millénaire avant notre ère. Les Préhistoriques se sont installés sur un sol sec boisé à proximité d’un cours d’eau. Ils ont exploité sur place une matière première siliceuse abondante, ont collecté des noisettes  et ont pratiqué une prédation ciblée sur le sanglier, probablement une compagnie (laie et ses petits). Le faible nombre d’animaux, l’absence de certaines parties squelettiques, la pauvreté typologique de l’outillage ainsi que sa courte durée d’utilisation, plaident en faveur d’un séjour de durée limitée.

 English   Deutsch

 

- Crécy-sur-Serre “La Croix Saint-Jacques” et “Le Bois de Sort” (Aisne, France)

Résumé

 

Fouillé exhaustivement lors de douze campagnes entre 1996 et 2012, le fossé d’enceinte, établi sur un plateau peu élevé en bordure de la Serre, est la seule structure conservée correspondant à l’occupation Michelsberg. Il délimite sur trois côtés une surface subrectangulaire de 14 hectares et présente sur une longueur de 850 m une succession de tronçons de longueurs très variables et dont les largeurs sont le plus souvent comprises entre 3 et 4 m. L’affaissement du talus interne a participé au comblement des tronçons les plus profonds, ce qui ne s’est pas produit pour d’autres, localisés sur les côtés sud et ouest, qui ont été creusés moins profondément. La vocation défensive de l’ouvrage pourrait être retenue pour la partie orientale de l’enceinte mais pas dans la partie occidentale où la délimitation paraît plus symbolique. Plusieurs aménagements correspondant à différents types de cuisson ont été reconnus dans le fossé (un four, un empierrement et plusieurs foyers). Sur son extrémité orientale, le fossé a livré plusieurs ensembles mobiliers résiduels attribuables à la période mésolithique (Tardenoisien moyen et final) et au Néolithique moyen I (Cerny tardif et Post-Rössen). Les mobiliers Michelsberg ont été observés dans la quasi totalité des segments mais en quantité plus abondante dans la partie ouest de l’enceinte. L’essentiel provient de rejets détritiques effectués lors de la phase d’affaissement du rempart. Plusieurs dépôts intentionnels étaient localisés en fond de fossé. La technologie céramique (dégraissants) révèle des affinités avec les productions du groupe de Spiere et du Michelsberg belge mais la typologie des formes se rattache à celle qui caractérise le Michelsberg du Bassin parisien. Plusieurs récipients témoignent d’une influence chasséenne qui correspond aux étapes initiales de cette culture dans le nord de la France. L’industrie du silex montre le recours à des produits finis (haches et grandes lames) en silex de Spiennes et en silex bartonien notamment. Les datations radiocarbone laissent penser que l’occupation de l’enceinte a commencé un peu avant la fin du cinquième millénaire et qu’elle s’est probablement prolongée jusqu’au début du 39e siècle avant notre ère.

 English   Deutsch

 

- Un ensemble céramique du IIIe s. mis au jour à Soissons/Augusta Suessionum (Aisne)

Résumé

 

Une opération de diagnostic au "3 rue de la Roseraie" à Soissons (Aisne) a permis de recueillir un lot de céramiques fournissant un bonne illustration de la vaisselle en usage au milieu du IIIe s. dans un quartier résidentiel du chef-lieu de cité des Suessions.  Outre la présence de pièces rares, l’ensemble se signale par la diversité des sources d’approvisionnement qui témoigne de l’existence d’un commerce très actif, commerce de proximité aussi bien que sur moyenne et longue distance.

 English   Deutsch

 

- Ambleny “Le Soulier” (Aisne). Un hameau à parcelles laniérées (XIe-XIIIe siècles)

Résumé 

 

Hormis la présence de deux sépultures, attribuées à La Tène ancienne et trahissant la présence probable d’une nécropole gauloise à l’ouest de la zone étudiée, la fouille d’Ambleny “Le Soulier” a permis de mettre au jour une quantité dense de vestiges liés à une occupation de type domestique attribuée aux XIe-XIIIe siècles. Les structures - majoritairement des bâtiments excavés, des fosses aménagées et des silos - sont implantées au sein d’un réseau parcellaire constitué de fossés parallèles et relativement équidistants les uns des autres, selon un plan structuré.

 

Si l’emprise de fouille offre une fenêtre restreinte, elle donne une occasion rare de mettre au jour une partie d’un hameau ou village-rue à parcelles laniérées. Pour cette période en effet, à l’exception de quelques cas remarquables, ce type d’occupation, tant en Picardie, que sur l’ensemble du territoire français, demeure méconnu. Ambleny “Le Soulier” alimente ainsi, de manière significative, la problématique du développement d’habitats sur des terroirs dont l’exploitation s’intensifie entre le XIe et le XIIIe siècle.

 English   Deutsch

 

 

- Les tuileries médiévale et moderne du prieuré fontevriste du Charme à Grisolles (Aisne)

Résumé

 

Deux tuileries distantes de 700 m ont été découvertes et fouillées dans un vallon exploité dès le Moyen Âge par les religieuses du prieuré du Charme. Cet établissement, fondé dans les toutes premières années du XIIe siècle, dépendait de l’ordre de Fontevraud.

 

La présence d’argile a généré le développement de l’activité tuilière ; des travaux hydrauliques ont été réalisés afin de disposer d’eau utilisable pour la fabrication des tuiles. L’approvisionnement en bois provient d’importants domaines boisés qui s’étendent à proximité immédiate du prieuré.

 

La tuilerie la plus ancienne a été abandonnée avant le début du XVIe siècle tandis que la seconde a été exploitée aux XVIIe et XVIIIe siècles. Les modalités d’exploitation en faire-valoir indirect à l’époque moderne ont pu être détaillées grâce à l’étude de baux de location. Le bon état de conservation de cette tuilerie fournit une vision assez précise de son fonctionnement, de l’extraction de l’argile au stockage des productions avant transport. Les différentes étapes de la chaîne opératoire ont ainsi pu être décrites, autorisant une restitution de la gestion de l’espace au sein de la tuilerie.

 

Les productions, constituées essentiellement de tuiles à crochet, ont donné lieu à des comparaisons régionales.

 English   Deutsch

 

 

- Intégration de la géophysique à un projet archéologique d’envergure. L’exemple du projet canal Seine-Nord-Europe

Résumé

 

Les opérations d’archéologie préventive liées aux grands travaux sont souvent un lieu de mise en place de nouvelles méthodes de travail. Le projet canal Seine-Nord Europe mené par l’Inrap depuis 2008 a permis de développer plusieurs démarches scientifiques et notamment l’utilisation de la géophysique pour répondre à certaines problématiques archéologiques. La principale particularité de ce projet de 2500 ha est d’avoir intégré la géophysique lors de la phase de fouille et non lors de la phase de diagnostic comme cela a pu être le cas sur d’autres projets. Les apports scientifiques ont été particulièrement importants puisque la géophysique a été employée de manière raisonnée uniquement lorsque les problématiques archéologiques étaient clairement posées. Au final, ce sont 31 études réparties entre 2009 et 2013 qui ont pu être réalisées.

 

Trois grandes approches peuvent être distinguées.  La première concerne la prospection des sites hors emprise afin de déterminer l’extension des vestiges archéologiques. Le complément des données de fouilles par la cartographie géophysique permet alors d’obtenir une vision d’ensemble pertinente du site archéologique associée à une bonne caractérisation des structures. La seconde approche est plus orientée vers l’intégration d’un site archéologique dans son contexte géomorphologique. Cette démarche nécessite d’étendre l’étude à des surfaces beaucoup plus grandes. Elle a notamment été utilisée sur la vallée de l’Oise pour la détermination des systèmes morpho-sédimentaires liés aux occupations pré- et protohistoriques. Enfin, la troisième et dernière approche se veut plus originale puisqu’il était question d’apporter des éléments de réflexion après décapage des horizons superficiels. Elle permet de mettre en avant des phénomènes anthropiques souvent difficiles, voire impossibles à distinguer à l’œil nu.

 

Pour chacune de ces approches, les apports et leurs conditions de mise en place au sein du projet canal Seine-Nord Europe seront discutés. Cette synthèse montre la diversité des applications que peut offrir la géophysique lorsque des problématiques archéologiques sont clairement définies et que le cadre archéologique et pédologique est connu préalablement. La géophysique trouve alors toute sa place dans la palette d’outils à disposition de l’archéologue.

 English   Deutsch

201412