Numéro 27 - 2010
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  • Numéro 27 - 2010

Numéro 27 - 2010

39,00 €
TTC

ISSN : 1272-6117

 

Evolution d’une insula de Samarobriva au Haut-Empire

Les fouilles du « Palais des Sports/Coliseum » à Amiens (Somme)

 

 

Quantité

Format 21 x 29,7, couverture couleur 350 g pelliculée

Dos carré collé

(444 pages)

Sommaire :

• Préface par Jean-Luc Collart

 

• Avant-propos par Didier Bayard

 

• Introduction par éric Binet

 

• Les débuts de l’urbanisation du quartier 1ère moitié du Ier siècle après J.-C.

 . L’organisation du quartier et ses activités par éric Binet

 . La céramique par Cyrille Chaidron

 . Le petit mobilier par Dominique Canny & Annick Thuet

 

• Les maisons 1 et 8

 . évolution chronologique et spatiale par éric Binet

 . Un gros dépotoir des années 60-80 après J.-C. par Stéphane Dubois

 . Un ensemble céramique des années 120-130 après J.-C. par Stéphane Dubois

 . Catalogue du petit mobilier par Dominique Canny & Annick Thuet

 

• la maison 2

 . évolution chronologique et spatiale par éric Binet

 . Mobilier céramique des années 90-120 par Stéphane Dubois

 . Catalogue du petit mobilier par Dominique Canny & Annick Thuet

 

• la maison 3

 . évolution chronologique et spatiale par éric Binet

 . Un remblai détritique du début du IIe siècle par Stéphane Dubois

 . Catalogue du petit mobilier par Dominique Canny & Annick Thuet

 

• les maisons 4 et 5

 . évolution chronologique et spatiale par éric Binet

. La céramique du dépotoir 61542 : milieu du Ier siècle après J.-C. par Stéphane Dubois

 . Les dépotoirs de la maison 4 : séries céramiques des années 70-90 de notre ère par Stéphane Dubois

 . Un dépotoir de l’extrême fin du Ier ou du début du IIe siècle par Stéphane Dubois

 . Catalogue du petit mobilier par Dominique Canny & Annick Thuet

 

• les maisons 6 et 7 par éric Binet & Stéphane Dubois

 . Un ensemble céramique d’époque sévérienne par Stéphane Dubois

 . Catalogue du petit mobilier par Dominique Canny & Annick Thuet

 

 • les  vestiges  du Bas-Empire par éric Binet

 

• catalogue du petit mobilier hors contexte par Dominique Canny & Annick Thuet

 

• inventaire des monnaies  par Michel Amandry

 

• urbanisme et cadre de vie  par éric Binet

 

• les éléments architecturaux  par Fabrice Bessière

 

 • la vaisselle gallo-romaine à samarobriva 

par Stéphane Dubois

 

• les amphores par élise Marlière

 

• le verre sur le site du coliseum par Georges Dilly & Noël Mahéo

 

• les matières dures d’origine animale d’époque antique : production et produits finis  par Annick Thuet

 

• Harpocrate. Quelques éléments d’analyse par Annick Thuet

 

• analyse du corpus du petit mobilier par Vincent Legros

 

• l’askos et la situle de la cave de la maison 3

par Camille Lebech

 

• pratiques alimentaires dans un quartier d’Amiens au Ier s. par Sébastien Lepetz

 

• conclusion par éric Binet

 

• Bibliographie

 

• Résumés

 

Résumés :

 

Ce sont les terrassements liés à la reprise et l’extension du Centre Sportif P. de Coubertin, dans le centre ville actuel d’Amiens, qui ont motivé l’opération archéologique du "Palais des Sports/Coliseum". Ces travaux étaient susceptibles de détruire des vestiges de la ville antique, Samarobriva, sur près d’un hectare. Une première série de sondages a été effectuée en 1990 par Noël Mahéo. Ces derniers se sont révélés positifs et ont permis de confirmer que le secteur concerné par le projet se situait bien au sein de la ville gallo-romaine. Une campagne d’évaluation du potentiel archéologique a ensuite été menée d’août à novembre 1992 par une équipe de l’Afan. La fouille proprement dite s’est, quant à elle, déroulée de mai 1993 à mars 1994.

 

La surface importante et le bon état de conservation des vestiges ont été des facteurs déterminant dans la compréhension du site, riche en renseignements au sujet des débuts de l’urbanisation, de l’organisation et de l’évolution d’un quartier entre sa création, vers le début de notre ère, et son abandon, un peu avant la fin du IIIe s. après J.-C.

 

Durant la première moitié du Ier siècle après J.-C., plusieurs parcelles, qui vont perdurer jusqu’à l’abandon du quartier, sont délimitées par des fossés ou, plus rarement, par des palissades. Elles renferment plusieurs bâtiments, ainsi que des fosses et des silos. Ces derniers ont livré un matériel abondant nous permettant d’obtenir une vision assez précise de cette première occupation à l’aspect plutôt rural, dont l’arasement intervient vers 50/60.

 

C’est donc vers 60 qu’apparaissent les premières maisons partiellement en dur. Les demeures dégagées, majoritairement dotées de sols en terre battue, étaient édifiées en grande partie à l’aide de charpente en bois et murs en torchis. Cela n’excluait pas l’utilisation de la pierre, notamment de la craie, pour la construction de certaines parties remarquables des édifices, comme des entrées monumentales.

 

Les évolutions chronologiques et spatiales de 9 maisons ont pu, pour la première fois à Amiens, y être appréhendées sur près de trois siècles. Ces vastes domus, dont la superficie au sol variait de 450 à plus de 2 800 m2, appartenaient à des personnes d’un rang social élevé.

 

Les salles du secteur privé de la maison s’ouvraient vers l’intérieur de la propriété, longées par un portique qui les séparait d’une vaste cour intérieure. Le long des façades, d’autres pièces s’ouvraient sur le trottoir, lui aussi couvert. Ce pouvaient être des boutiques ou de petits ateliers artisanaux.

 

La plus vaste unité intégralement dégagée, qui couvrait une surface de 2 800 m2, a permis de comprendre le principe directeur de la disposition de ces demeures : rendre la richesse du propriétaire visible depuis la rue. C’est pourquoi les pièces d’apparat, à l’aspect particulièrement soigné, bien que situées au fond de la parcelle, étaient placées dans l’axe de la porte. Cet espace de réception était séparé du vestibule qui précédait une grande pièce tenant lieu d’atrium, par la cour intérieure agrémentée d’une ornementation végétale faisant partie du décorum.

 

Ces belles demeures, qui s’inscrivent dans une tradition architecturale commune à tout l’Empire, concouraient, à l’instar des monuments publics, à donner à certaines parties de Samarobriva un aspect soigné digne d’une des villes les plus importantes de Gaule septentrionale. Cette idée est confortée par l’étude des éléments architecturaux.

 

Cette opération a également permis la découverte de très nombreux fragments de céramiques qui sont autant d’enseignements quant aux modifications des circuits commerciaux ainsi que sur l’évolution de la vaisselle et des modes culinaires. L’étude de la faune apporte également des éléments sur l’alimentation des occupants de ces maisons.

 

Ce sont également près de 1 600 « petits objets » qui ont été retrouvés.  Qu’ils soient en os, en bronze, en fer, en verre ou en terre cuite, ils sont le reflet de la vie quotidienne des habitants d’un quartier de Samarobriva au Haut-Empire. Ils sont autant de témoignages quant aux préoccupations quotidiennes dans des domaines aussi divers que le domaine social, le domaine domestique, le domaine économique ou le domaine personnel. La rareté et la qualité, tant technique qu’esthétique, de certains d’entre eux renforcent l’argumentation en faveur d’un quartier occupé par des gens relativement aisés.

 

Cette opération d’archéologie préventive a été l’occasion de renouveler et d’accroître considérablement nos connaissances sur Amiens à l’époque gallo-romaine dans de nombreux domaines.

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