Numéro 3/4 - 2023
35,00 €
TTC
N° ISSN : 0752-5656
Revue Archéologique de Picardie - Numéro 3/4 - 2023
disponible !
Brochure 21 x 29,7, couverture couché satin 350 g, quadri recto pellicullée
(312 pages sur couché 135 g)
Dos carré collé
Sommaire :
• Préface par Jean-Luc Collart.
• Le mot des élus par Franck Pia & Caroline Cayeux.
• L’archéologie beauvaisienne, une histoire vieille de quatre siècles. Focus sur les prémices (XVIIe siècle) par Sébastien Lefèvre.
• La céramique dans le Beauvaisis, petite histoire des grandes recherches par Lauriane Miellé.
• De ses balbutiements à aujourd’hui : un point sur les découvertes néolithiques à Beauvais et ses abords (Oise) par Virginie Huyard avec la collaboration de Romain Barbé.
• Premiers pots en terre bellovaque par Lauriane Miellé.
• Dans les rues de Cæsaromagus (Beauvais, Oise) : bilan de 30 ans d’archéologie préventive par François Haaz.
• Cæsaromagus reprend des couleurs : indices de polychromie sur l’architecture de pierre antique beauvaisienne par Anna Guillou.
• Voyage à Beauvais durant l’Antiquité tardive par Jasmine Boudeau.
• Les enceintes urbaines de Beauvais. Un schéma évolutif plus complexe que prévu par Sébastien Lefèvre.
• Sur la place de la cathédrale, un autre son de cloche ! Histoire et archéologie éclairent tour à tour le beffroi de Beauvais (Oise) par Sofiane Abdi, Anna Guillou & Sébastien Lefèvre.
• Une céramique venue de l’est : enquête sur les pots de poêle médiévaux découverts à Beauvais par Lauriane Miellé.
• Après des décennies de fouilles à Beauvais, et si on parlait du mobilier en matières dures animales… par Jean-François Goret.
• Des matériaux pas si périssables. Catalogue non exhaustif des objets organiques découverts à Beauvais (Oise) par Aurélie Dufresnes.
• Que reste-t-il des maisons en pan de bois de Beauvais ? Premières réflexions autour d’un patrimoine sous-estimé par Laetitia Bouniol.
• Existe-t-il une architecture traditionnelle à Beauvais ? (Oise) par Marie Ansar-Peineau.
• Deux plaques en plomb conservées dans le fonds de la société académique de l’Oise par Roselyne Le Bourgeois.
Résumés :
• L’archéologie beauvaisienne, une histoire vieille de quatre siècles. Focus sur les prémices (XVIIe siècle)
Près de 300 opérations archéologiques menées dans un cadre préventif ont été conduites par le service archéologique de Beauvais depuis sa mise en place à l’initiative de Jean-Marc Fémolant en 1992. La masse d’informations cumulées est abondante tant en contexte urbain qu’en milieu rural. Mais, la ville était déjà riche en découvertes archéologiques principalement depuis le XIXe siècle. Cette époque a également vu naître également le premier cadre institutionnel avec la création de sociétés savantes locales.
Les prémices de l’archéologie beauvaisienne sont plus anciennes encore et semblent remonter au XVIIe siècle. Les découvertes qui furent effectuées à cette époque apparaissent assez variées. Celles de blocs architecturaux décorés et d’inscriptions lapidaires antiques sont les plus nombreuses. Ces vestiges furent retrouvés dans le castrum, souvent en remploi, dans les fondations des murs de courtine, et quelques-uns à l’extérieur de la ville, vers le Mont-Capron. C’est à cet endroit, en 1636, qu’auraient été retrouvés les fameux restes d’un vaste temple au moment de la construction d’une fortification aménagée pour faire face aux troupes espagnoles. Outre la fiabilité du plan publié au début du XIXe siècle, établi à partir d’un original dressé de mémoire par un chanoine, c’est l’authenticité même de cette découverte qui semble devoir être remise en question.
• La céramique dans le Beauvaisis, petite histoire des grandes recherches
L’histoire de la recherche céramique à Beauvais et dans le Beauvaisis est indirectement liée à l’histoire de l’archéologie locale. L’intérêt pour cette tradition potière existe depuis au moins le XIXe siècle et perdure jusqu’à aujourd’hui, soulevant parfois de vifs débats. Nombreuses sont les personnes, simples érudits locaux ou chercheurs renommés, qui ont travaillé sur le sujet. Les connaissances sur la poterie du Beauvaisis sont désormais très nombreuses, et leur diffusion dépasse largement les frontières régionales.
• De ses balbutiements à aujourd’hui : un point sur les découvertes néolithiques à Beauvais et ses abords (Oise)
En 120 ans de recherches archéologiques sur le Néolithique de Beauvais (Oise) et ses abords, les méthodes d’intervention et d’analyses ont évolué de manière fulgurante. Pourtant, nos connaissances quant à cette période et sur le territoire de Beauvais et ses abords restent maigres et surtout méconnues. Une compilation des découvertes s’imposait afin de mettre en avant l’état de la recherche sur des découvertes même isolées.
• Premiers pots en terre bellovaque
L’occupation protohistorique à la périphérie de Beauvais et à ses alentours est bien confirmée par de nombreuses opérations archéologiques. Celles-ci ont livré des sites d’occupation de nature diverse et des sites à vocation funéraire pour une période comprise entre l’âge du Bronze et la fin de l’âge du Fer. Les sites laténiens sont les plus nombreux. L’étude céramique de quatre sites se trouvant à la limite immédiate de Beauvais témoigne de l’homogénéité du territoire lors des périodes préhistoriques par le biais de la culture matérielle.
• Dans les rues de Cæsaromagus (Beauvais, Oise) : bilan de 30 ans d’archéologie préventive
L’acquisition de données de terrain s’est considérablement accrue à Beauvais (Oise) depuis la création d’un service archéologique municipal en 1992. Ce volume est aujourd’hui l’occasion de faire un point sur les nouvelles données relatives à la ville du Haut-Empire et plus particulièrement aux voies qui la structurent. Les rues apparaissent toutes construites sur un modèle stéréotypé : chaussée, fossés bordiers, trottoirs couverts. De manière plus générale, il s’agit de dresser un panorama des sites connus et de tenter de dégager quelques caractères de ce que l’on peut discerner de la trame urbaine. L’organisation de la ville n’est pas encore très clairement établie du fait de lacunes sur de grandes surfaces mais le cardo maximus apparaît bien comme le seul véritable axe directeur autour duquel se développe notamment la parure monumentale.
• Cæsaromagus reprend des couleurs : indices de polychromie sur l’architecture de pierre antique beauvaisienne
L’étude des éléments architecturaux antiques de la ville de Beauvais, menée dans le cadre d’opérations préventives mais intégrant également les anciennes interventions archéologiques, a permis de mettre en évidence des restes de polychromie sur une cinquantaine de blocs ou lots. Cet article propose un catalogue de ces blocs calcaire comprenant des relevés dessins ainsi que des observations des couleurs au microscope. Si la présence de peinture sur les éléments architecturaux antiques n’est pas surprenante, son état de conservation ainsi que la présence de pigments verts et bleus sont remarquables. Le corpus montre que l’ornementation architecturale est riche, pourvue notamment de colonnes au décors croisés. Par ailleurs, les panneaux sculptés et peints du site de l’Hôtel-Dieu montrent que la volonté d’imiter les marbres sur un support calcaire est attestée antérieurement au IIe siècle ap. J.-C. Ces blocs offrent donc des perspectives pour des études physico-chimiques qui permettraient d’enrichir les informations concernant l’approvisionnement des ressources et les réseaux d’échanges à Beauvais durant l’Antiquité.
• Voyage à Beauvais durant l’Antiquité tardive
Obtenir un portrait-robot précis de Beauvais au Bas-Empire est actuellement une mission délicate. En effet, le tableau que l’on peut pour l’instant proposé comporte des zones floues concernant l’habitat et les bâtiments publics. Le seul élément apparaissant nettement est le rempart élevé au plus tôt durant le premier quart du IVe siècle. Pour autant, et ce malgré de nombreuses recherches sur ce monument, des inconnues persistent encore comme l’emplacement et le nombre de portes ou l’existence d’un fossé en avant de l’enceinte. Les études menées montrent toutefois qu’il appartient architecturalement et chronologiquement à un mouvement de construction de systèmes défensifs en milieu urbain qui remodèlent les villes et y apportent une nouvelle vision.
• Les enceintes urbaines de Beauvais. Un schéma évolutif plus complexe que prévu
À Beauvais, l’existence de deux fortifications urbaines est généralement envisagée à savoir le castrum antique, aménagé entre le dernier quart du IIIe et le début du IVe siècle, et la grande enceinte qui apparaît sur les plus anciennes représentations iconographiques de la ville datant des XVIe-XVIIIe siècles, dont la construction est généralement placée durant le règne de Philippe Auguste sans véritable preuve.
L’article proposé ici permet d’établir l’existence d’une extension du castrum antique, autour du IXe siècle vraisemblablement, et amène également à envisager un état primitif de l’enceinte urbaine mise en place au cours du XIIe siècle sensiblement distinct de celui qui apparaît sur les plus anciennes représentations de la ville. Plusieurs indices permettent en effet d’identifier un agrandissement de l’enceinte médiévale primitive durant la guerre de Cent Ans.
Aucune de ces évolutions n’est attestée clairement par les sources écrites. L’étude repose sur différentes sources, des acquis archéologiques, souvent réinterprétés, des fonds d’archives relativement riches, et l’analyse morphologique du parcellaire urbain ancien.
• Sur la place de la cathédrale, un autre son de cloche ! Histoire et archéologie éclairent tour à tour le beffroi de Beauvais (Oise)
Le beffroi de Beauvais est un monument situé au plus près du portail sud de la cathédrale Saint-Pierre. S’il a totalement disparu, il n’en reste pas moins connu par la littérature d’érudition ou l’iconographie et surtout désormais par une reconstruction des premières assises in situ. Il a longtemps été désigné de façon pittoresque « tour du prétoire » pour souligner son ancienneté. Des fouilles réalisées en 2005 avaient pour double objectif de repérer les traces de cette tour et de préciser la chronologie de sa mise en place, et ce afin de remédier à sa disparition du paysage urbain dans le cadre d’un projet de réaménagement et de mise en valeur du quartier cathédral. Si les fouilles archéologiques précisent une fourchette chronologique pour sa construction et fournissent des données architecturales sur ses fondations, elles n’apportent que très peu d’informations quant à sa/ses fonction(s) et aucune indication relative à son élévation. Ce sont des recherches historiques récentes qui éclairent ses différentes fonctions et inscrivent cet ancien bâtiment emblématique beauvaisien à la fois dans son contexte historique et religieux au sein du chapitre cathédral, mais également dans son environnement architectural au cœur du quartier épiscopal.
• Une céramique venue de l’est : enquête sur les pots de poêle médiévaux découverts à Beauvais
Le pot de poêle est un vase à usage spécial, conçu pour être inséré dans les parois d’une structure de chauffe afin de conduire et de répartir la chaleur. Il s’agit d’une céramique répandue dans l’est de la France et dans les pays de culture germanique. Le corpus beauvaisien est riche de 396 pots découverts à ce jour, répartis sur une période chronologique allant du XIIe siècle au début du XIVe siècle. Il s’agit vraisemblablement d’une production locale.
Ces pots ont été découverts en majorité sur des opérations situées à l’intérieur de l’enceinte de la ville du XIVe siècle. Ils proviennent presque tous de sites d’habitat privilégié. Les pots découverts en-dehors de la ville appartiennent plutôt à des sites religieux. Cette répartition témoigne de l’usage de cette méthode de chauffage comme un élément de confort lié à une certaine aisance sociale.
• Après des décennies de fouilles à Beauvais, et si on parlait du mobilier en matières dures animales
Les fouilles réalisées à Beauvais depuis plusieurs décennies ont eu pour conséquence la constitution d’une collection remarquable d’objets en matières dures d’origine animale (os, bois de cervidés, corne et ivoire). Associé aux rebuts de taille, témoins direct de la présence d’artisans, ce mobilier n’a toujours pas fait l’objet d’une étude globale susceptible d’alimenter les réflexions sur l’évolution de la ville, depuis ses origines jusqu’à la période contemporaine, ainsi que sur les modes de vie de ses habitants successifs. À travers la description et l’analyse d’une petite partie de ces objets, cet article s’apparente à un plaidoyer afin qu’une telle étude soit menée dans les années à venir.
• Des matériaux pas si périssables. Catalogue non exhaustif des objets organiques découverts à Beauvais (Oise)
Avec plus de trente années d’existence, le service archéologique de la ville de Beauvais a permis la mise au jour d’un grand nombre d’objets archéologiques. De la bouteille globulaire néolithique au tube de pommade de la Seconde Guerre mondiale, toutes les catégories de matériaux sont représentées, y compris les plus fragiles. La vallée du Thérain, où s’est développé Beauvais, a en effet permis la conservation de divers objets en matière organique telle que le bois. C’est ainsi qu’ont été collectés les quelques 171 objets en bois conservés au service archéologique de Beauvais, en partie rassemblés dans ce catalogue. Ces artefacts, dont les datations vont de la période antique à la période contemporaine, trouvent leur place dans le domaine domestique, l’artisanat, le divertissement mais aussi la construction et l’assemblage. Ce catalogue reste non exhaustif puisque d’autres opérations sont susceptibles de l’alimenter mais aussi car plusieurs éléments, notamment en lien avec la tonnellerie, sont en cours d’étude.
• Que reste-t-il des maisons en pan de bois de Beauvais ? Premières réflexions autour d’un patrimoine sous-estimé
La destruction de la ville de Beauvais par l’armée allemande en 1940 a entraîné la disparition d’un riche patrimoine architectural, en bois notamment. Toutefois, un premier recensement réalisé en 2011 fait état de près d’une centaine de maisons en pan de bois encore conservées sur le centre-ville. Cette architecture de bois n’a fait l’objet d’aucune étude à notre connaissance. Ainsi, le service archéologique municipal a souhaité initier, en 2022, un inventaire et une étude de ce patrimoine sous-estimé. Cet article présente les premières observations et problématiques rencontrées lors de la mise en place de ce projet.
• Existe-t-il une architecture traditionnelle à Beauvais ? (Oise)
Derrière ce terme usuel d’architecture traditionnelle se cache une difficulté insoupçonnée. Quelle définition précise lui attribuer ? Sans aller jusqu’à donner une définition générale, définir l’architecture traditionnelle même au niveau d’une ville n’est finalement pas évident. Nous nous sommes limités à Beauvais, mais cette démarche pourrait être étendue à toute autre ville.
Quand on interroge les Beauvaisiens, leur perception actuelle du bâti traditionnel change d’un habitant à l’autre. Elle peut globalement être résumée en disant qu’il s’agit d’un ensemble de constructions communes d’architecture non monumentale, caractérisé par l’emploi de matériaux « anciens » et édifié avant la Seconde Guerre mondiale. Dans l’imaginaire, leur mode de construction serait resté inchangé depuis des siècles jusqu’à la rupture brutale de la reconstruction de Beauvais suite à sa destruction en 1940.
Pourtant l’étude des sources anciennes, iconographiques et textuelles, met en évidence que ce qui est perçu comme traditionnel a, en réalité, une permanence limitée dans le temps. Beauvais a connu plusieurs époques de métamorphose qui ne sont documentées qu’à partir de la fin du XVe siècle. Les bâtis communs ont évolué en permanence du fait de destructions involontaires mais aussi des mutations sociétales, économiques et environnementales. Chaque époque a défini son architecture traditionnelle au regard de l’architecture moderne émergente. Elle se caractérise finalement par le regard qui est porté sur le passé, lorsque ses traces sont en voie de disparition, et qui est interprété à partir de nos critères contemporains. Ce n’est pas la représentativité d’un bâti qui le définit comme traditionnel, mais sa conservation à travers les âges. Une fois considéré comme un objet patrimonial, tout bâti, même s’il était une exception, devient identitaire et une référence à suivre. L’objet présent définit alors la tradition des contemporains. L’architecture traditionnelle est finalement une image construite, une interprétation du passé mais importante car créatrice d’identité.
• Deux plaques en plomb conservées dans le fonds de la société académique de l’Oise
Deux plaques de fondation en plomb datant respectivement de 1711 et 1730 ont été retrouvées dans le fonds de la société académique de l’Oise. Elles proviennent d’un immeuble construit par Lucien Danse, marchand négociant puis modifié par son fils, à Beauvais (Oise) au début du XVIIIe siècle et détruit en juin 1940 par les bombardements. L’article s’attache à décrire ces deux dépôts de fondation en les mettant en parallèle avec d’autres capsules temporelles des XVIIIe et XIXe siècles. En confrontant différentes sources d’archives des XVIIIe et XXe siècles, à travers les travaux de l’historien Pierre Goubert et une reconstitution partielle des bâtiments -maison d’habitation et blanchisserie- a pu être envisagée. Enfin, le texte se termine par une évocation succincte de la famille Danse, la plus riche des familles marchandes beauvaisiennes, spécialisée dans la blanchisserie et le négoce national et international des toiles de lin.
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N° ISSN : 0752-5656
Revue Archéologique de Picardie - Numéro 3/4 - 2023